Décembre 2024 – Enquête exclusive d’Un pass dans l’impasse: 1 Wallon et Bruxellois sur 3 a eu des idées suicidaires !
Chaque jour, 5 Belges se donnent la mort dans notre pays. Or, depuis la fin de la pandémie et ses impacts conséquents sur la santé mentale, il n’y a plus eu de sondage sur les idéations suicidaires en Wallonie et à Bruxelles. L’association « Un pass dans l’impasse » a mené cet été l’enquête avec l’Institut de sondage Solidaris, les résultats sont édifiants ! Plus d’un Wallon et Bruxellois sur 3 a déjà eu des idées suicidaires au cours de sa vie, dont 20% au cours de ses 6 derniers mois. 11,2% des répondants ont planifié leur suicide et 36,9% ont perdu un proche suite à un suicide.
« 5 Belges se donnent la mort chaque jour dans notre pays. Le suicide est la première cause de décès chez les 15-44 ans. Le suicide reste, pourtant, un sujet extrêmement tabou dans notre société. On n’en parle pas. Or, ces données officielles saisissantes et notre enquête réalisée cet été nous prouvent que nous y avons tous été confrontés de près ou de loin », affirme Thomas Thirion, Administrateur délégué d’Un pass dans l’impasse.
La grande enquête d’Un pass dans l’impasse menée avec l’Institut de sondage Solidaris révèle que 35,7% des Wallons et des Bruxellois ont déjà eu des idées suicidaires au cours de leur vie. Ces idéations touchent davantage : les Wallons et, plus particulièrement, les habitants de la province de Liège ; les femmes ; les parents d’enfants de moins de 3 ans, ainsi que les personnes défavorisées, les demandeurs d’emploi et les personnes en incapacité de travail.
Parmi les Wallons et Bruxellois ayant déjà eu des idées suicidaires au cours de leur vie, 20,6% les ont eus au cours des 6 derniers mois. Cette proportion est plus élevée chez les groupes
sociaux défavorisés et chez les parents vivant seuls avec leur enfant. Cela représente 7,4% de la population interrogée.
Très peu osent demander de l’aide
« Le plus alarmant est que, parmi ces 7%, seuls 3,6% des répondants ont demandé de l’aide alors qu’ils ont eu des idées suicidaires au cours des 6 derniers mois. Parmi les 3,8% qui n’ont pas demandé d’aide, les principales raisons citées sont que ces personnes n’en ont pas besoin personnellement (30,3%), qu’elles veulent s’en sortir seules (17,7%) et qu’elles ne savaient pas à qui s’adresser », précise Thomas Thirion. « Ces chiffres soulignent l’urgence de s’unir pour briser le tabou autour du suicide, combattre l’isolement et montrer qu’il est vital de demander de l’aide pour s’en sortir. Il est crucial de mener des campagnes d’information et de prévention pour que chacun sache à qui s’adresser et ose le faire sans crainte d’être jugé. Notre association Un pass dans l’impasse est là pour accompagner et soutenir toutes les personnes ayant des idées noires, leurs proches et les familles endeuillées suite à un suicide. Nous appeler est un premier pas, nous vous accompagnerons pour les suivants ».
Notons également que 15,2% des répondants n’ayant pas demandé d’aide évoquent l’aspect financier. 7,6% affirment que « c’est trop cher » et 7,6% n’osent pas le faire car ils « ignorent combien cela va leur coûter ». Or, le soutien des psychologues d’Un pass dans l’impasse au sein de ses 9 sites répartis sur toute la Wallonie est facturé au ticket modérateur de 2,2€ par séance et est entièrement gratuit pour les personnes BIM. Le suivi social en lien avec l’accompagnement psychologique est, lui, totalement gratuit.
« J’avais tout programmé dans ma tête »
11,2% des Bruxelles et des Wallons ont planifié leur suicide. C’est le cas essentiellement chez les femmes, les personnes précarisées et celles en incapacité de travail. Parmi eux, 21,7% ont programmé leur passage à l’acte au cours des 6 derniers mois.
C’est le cas de Camille (prénom d’emprunt) qui a développé des idées noires à son adolescence à la suite d’un parcours de vie qu’elle définit comme « chaotique ». « Le décès soudain de mon grand-père suivi de l’agression sexuelle que j’ai subie milieu de mon adolescence m’ont conduit à avoir des pensées noires. Lieu, lettres, partage de mes biens… j’avais tout imaginé et organisé. C’est le PMS de mon école qui m’a conseillé Un pass dans l’impasse. Au début, je ne voulais pas en entendre parler. Mais, petit à petit, je me suis rendu compte que je n’allais vraiment pas bien. J’ai accepté de rencontrer un de leurs psychologues. Il m’a apporté énormément de soutien et surtout l’écoute dont j’avais besoin. C’était la première fois, depuis mon enfance, qu’on m’écoutait vraiment », témoigne-t-elle. « Aujourd’hui, je sais qu’il y a Un pass dans l’impasse sur qui je peux compter et me reposer quand ça ne va pas bien. On devrait tous connaître l’association et la référencer ».
La grande enquête d’Un pass dans l’impasse menée avec l’Institut de sondage Solidaris nous apprend enfin que 50,8% des Wallons et bruxellois sont déjà venus en aide à une personne qui avait des idées suicidaires. Cette proportion est plus élevée en Wallonie qu’à Bruxelles, ainsi que chez les plus jeunes. 36,9% des répondants ont déjà perdu un proche suite à un suicide. C’est davantage le cas pour les Wallons, les personnes isolées et les couples sans enfant.
« + 48% de consultations en 4 ans, ne les laissez pas seuls »
Face à ces récits quotidiens émis auprès des équipes d’Un pass dans l’impasse, à la hausse de 48% de consultations au cours de ces 4 dernières années au sein de l’association et aux résultats interpellant de son enquête, l’unique structure de prévention du suicide en Wallonie depuis 2008 lance un appel aux dons.
« Les fêtes de fin d’année arrivent à grands pas et ont pour effet d’accentuer les idées noires chez certains. Malheureusement, bon nombre ne pourront briser le tabou et oser demander de l’aide. Alors, ne les laissez pas seuls. Il est grand temps d’agir, main dans la main, pour inverser ces tristes tendances… Ensemble nous pouvons sauver des vies ! Grâce à votre don, vous nous permettez de venir en aide à toutes ces personnes dans le besoin. Chaque don
compte, chaque don fait la différence », souligne Thomas Thirion. « Pour soutenir l’association et sauver des vies, rendez-vous sur le site internet d’Un pass dans l’impasse : don.un-pass.be/ensemblepoursauverdesvies/~mon-don »
Un numéro à communiquer et à conserver sur soi
Prévention du suicide – Numéro unique pour toute la Wallonie :