Comment réagir face à un ado avec des idées suicidaires

C’est avec une grande tristesse que l’ASBL « Un pass dans l’impasse » apprend le décès de Julie, une jeune Belge de 14 ans. Elle s’est donné la mort quatre jours après avoir été agressée et violée. Face à un tel drame, « Un pass dans l’impasse » rappelle que son centre de prévention du suicide et d’accompagnement est disponible au 081/77.150. L’ASBL émet également des recommandations.

En 2018 (dernières données disponibles), il y a eu 1.782 décès par suicide en Belgique. Le suicide est la première cause de décès chez les 15-24 ans. Suite au suicide de Julie et à sa médiatisation, « Un pass dans l’impasse » et son centre de prévention du suicide et d’accompagnement expliquent comment repérer la souffrance suicidaire pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
« Une personne avec des pensées suicidaires peut cumuler une série de signes auxquels vous pouvez être attentif et sur lesquels vous pouvez vous appuyer pour lui faire part de votre inquiétude afin d’initier un dialogue. Quand les idéations suicidaires s’installent, le comportement peut se modifier et le discours peut être porteur de messages à décoder. Perte d’estime et de confiance en soi, communication sur son désespoir, désintérêt ou surinvestissement de la réalité du quotidien, irritabilité, absence de réaction après une perte ou événement majeur, plaintes somatiques persistantes, consommation abusive de médicaments, de drogues ou d’alcool… sont des signes à ne pas banaliser », expliquent les psychologues de l’ASBL.

Rester authentique

Si une personne communique des idées de suicide ou montre des comportements suicidaires, il faut avant tout l’écouter et ne pas la juger. Il est important de reconnaître la souffrance de l’autre. Vous pouvez utiliser des phrases comme : « je me rends compte que tu traverses des moments difficiles… que tu crois que tu n’arriveras pas à…, que tu penses au suicide ».
« Il est ensuite essentiel de rester authentique : ne pas s’engager au-delà de ses possibilités, ni se sentir responsable de la vie de l’autre. Vous êtes responsable de vos attitudes et de ce que vous proposez à l’autre. Ainsi, si ce que l’autre vous confie vous perturbe, vous pouvez lui répondre : ‘je veux t’aider mais je suis dans l’embarras et je vais chercher, avec toi, d’autres personnes vers lesquelles tu pourrais te tourner’. Vous pouvez notamment contacter ensemble le Centre de prévention du suicide et d’accompagnement de l’ASBL Un pass dans l’impasse au 081/777.150 », poursuivent les psychologues de « Un pass dans l’impasse ».

La dernière recommandation est de ne pas rester seul : ni celui qui souffre, ni celui qui écoute. Les professionnels de la santé peuvent vous accompagner si la personne en détresse refuse toute aide. « Si vous êtes inquiet et que vous estimez que le danger peut être grave et imminent, contactez directement un professionnel (médecin traitant, Un pass dans l’impasse…) susceptible d’évaluer la situation avec vous et de vous accompagner dans les mesures à prendre », concluent les psychologues de l’ASBL.

Les attitudes à éviter

Face à une personne avec des idées suicidaires, certaines attitudes sont totalement à éviter : mettre en doute ses intentions, comparer sa situation à une autre pour dédramatiser, recourir à la morale pour responsabiliser, invoquer ses proches comme obligation à vivre, inventorier les raisons de ne pas se suicider, positiver à tout prix, se laisser gagner par le fatalisme, juger l’acte comme une « bêtise », banaliser la souffrance ou encore la dramatiser. Si vous contactez le 081/777.150, les professionnels de la santé pourront vous conseiller et vous aider à trouver les mots justes.